Les conditions climatiques ne nous ont pas épargnées !
Tout au long de cette manche, il y a eu pluie, vent, orage et drapeaux rouge ; mais il fallait faire avec, tout le monde était dans le même cas.
Cette formule est toute nouvelle pour moi, le règlement est différent des autres courses auxquelles j'ai pu participer.
Ça y est, j'y suis pour la 1ère manche de la Coupe de France PromoSport sur le circuit Bugatti.
Séance qualif.Un réveil quelque peu déroutant, sept litres d'essence dans le barnum !
Le joint de la pompe à essence s'est craqué et ne fait plus son travail d'étanchéité du réservoir. Nous faisons le tour des box pour trouver notre bonheur. Mathias Chabany et son équipe nous ouvre leur porte et j'en ressorts avec le joint de Peter Polesso (pilote en Supersport). Puis la moto ne fonctionne pas correctement. Je sors du barnum pour me concentrer et arrêter de me dire que c'est fini, qu'il faut remballer car dans 20 mn je dois me rendre en pré grille pour les qualifs. Je suis en retard tout le monde est déjà partir, la piste est séchante les 2ers tours puis place à une grosse averse. La piste est détrempée et je rends la main trop tôt ; mon chrono me place 39ème !!! Je me dis bouge toi les fesses mais rien n'y fait, la moto a des trous à l'accel et je ne peux maitriser les gaz, elle donne des accoups et me déstabilise en sortie de courbe, je suis top crispée ... pire démoralisée à la vue de la feuille du classement général « 81ème sur 85 » Je suis déçue et pas fière, la finale A est bien loin !
Je me retrouve 41ème sur 43 pour la course qualificative, seuls les 21ers de cette course pourront monter directement en finale A.
Course qualif.Le temps parait se maintenir, Deuf et Jéjé décident de mettre les réglages du sec. J'ai un avantage, disent-ils, je me suis entrainée sur le sec, pas la plupart des pilotes. Moi je n'ai qu'une idée en tête, me dégourdir un peu et surtout me défouler ! Mais avant de partir un journaliste s'approche et me demande mon autorisation pour une interview après la course – là un déclic, une grande motivation, une envie de tout rafler !
Bon je redescends de mon petit nuage quand je me place sur la dernière ligne de la pré grille. Ça fait du monde devant, moi qui avais peur du dunlop au départ, j'ai peu de risque de me faire percuter en partant d'aussi loin !
Tous les pilotes sont excités, les motos grognent, ils ne tiennent plus en place. Nous sommes conviés à 12tours, un sprint qui promet d'être corsé... pas loupé même au tour de chauffe, ça se double, ça se pousse, de vrai malades ! Je me concentre pour le départ, le 1er avec la Dayto, je sens la puissance entre mes jambes et son envie de gravir les échelons, comme un cheval dans les starting blocks. Vert, pas top je me retrouve dernière, je tente de rattraper mon retard et m'enfonce dans un entonnoir, je ne réfléchis pas ; attention, hop, ouh là, c'est passez de justesse... je me sens à l'aise mais tout va très vite, l'arrière se lève à chaque freinage... sortie du musé, je repense à ce que Deuf m'a dit avant de partir « si tu veux gagner des places rapidement, c'est au garage vert que tu dois les prendre au frein ! » Je suis comme hypnotisée, certains commencent à freiner que j'accélère encore, quand je prends les freins, je n'ai même pas le temps de rétrograder, je suis en 4, je couche tout pour passer le virage, je crois même que j'ai du passer à 20cm d'un pneu avant mais j'y suis arrivée ! Et continue dans ma lancée ! C'est impressionnant de suivre les sportives en paquet, j'ai l'impression que cela prend plus de place. Allez encore un au raccordement puis à l'aspi pour enfin terminer sous le drapeau à damiers 27ème – 14 places de gagner ! Trop fière de moi et de mon équipe !
Finale BMême si ce n'est que la finale B, je suis fière d'être à la 12ème place. Si je veux participer à la finale A, seuls les 2ers sont repêchés, je dois donc me dépouiller pour remonter 10 places. Notre course à 1h de retard entre les chutes qui provoquent les drapeaux rouges et le lavage de la piste à cause de diverse huiles laissées par les motos. Notre consolante est réduite à 6 tours.
Petit brief de Deuf avant le départ « ne te pose pas de question, tu n'as que peu de tours pour atteindre ton objectif, la moto a de nouveaux réglages qui te permettront d'obtenir encore plus de motricité »
La pluie ne cesse de tomber ! En 3 ans de championnat, je n'ai fait qu'une seule course sur le mouillé et avec des pneus fait pour, là je suis vernie pour la 1ère !!! Le départ promet d'être corsé, certains burn pour sécher leur place mais se font rappeler à l'ordre de suite, moi je tente de garder l'équilibre contre vents et pluie !
Quand le vert s'allument, les motos démarrent en trombe provoquent un gros nuage de brume, ma visière se ferme et je rentre en aveugle dans le Dunlop. Je retiens ma respiration et tente de voir où je pose mes roues. Quel manque de temps que d'ouvrir ma visière à chaque virage, Deuf me l'avait pourtant dit ! Au 1er tour je me fais pousser au raccordement par un pilote assez fier d'avoir dépasser une fille au vue du signe de sa main mais cela ne sera que de courte durée ! Tiens c'est bizarre la moto ne glisse pas en sortie de courbe, elle ne burn plus, accroche le sol malgré la pluie battante. Je tente de trouver la limite et me sens de plus en plus à l'aise, d'ailleurs je suis 2s plus rapide que le groupe de devant. 5 pilotes sont dans ma ligne de mire, je suis en transe, comme dans un jeux vidéo, je me dis c'est maintenant que je me le fais celui là, je suis à ses fesses dans la ligne droite aux chemin aux bœufs, je ne réfléchis pas, je vois le reste du groupe prenable et double le 5ème au frein. Au moment de la mise sur l'angle mon pneu arrière fais défaut, je la redresse pour l'emmener dans les vibreurs et couper le virage mais pas assez rapidement car c'est au tour de l'avant de croiser. Je tombe et glisse sur les fesses, je cours et attends les commissaires pour m'aider à la relever, elle n'a rien ouf, ah si, mer** je dois m'arrêter là, dommage ! La cocotte d'embrayage à casser et je ne peut repartir .
Malgré les déboires du début et ma chute, je reste convaincue que j'ai les possibilités pour continuer en 600 Promo et obtenir de belles places. Je ne me suis pas laissé faire et ai gardé ma ténacité pour continuer et relevé mon challenge. J'ai encore appris beaucoup de choses nouvelles et les résultats de cette manche restent positifs. Le niveau du Promosport est élevé, les pilotes sont coriaces mais j'ai réussi à m'imposer, c'est une très bonne expérience et j'espère la renouveler au plus vite. Une chose est sure ... j'en ai « niqué » plus d'un !!!!
Un grand merci à toute l'équipe présente ce week end:
Jéjé (team manager), Deuf (Frédéric Chaplain, Coach), Benoit (intendant au top), Morgane (masseuse), Vincent (Cuisto) et Juzz (photographe)
Deuf a fait le chemin depuis Béziers pour nous apporter de l'aide et surtout nous transmettre ses connaissances et ses techniques.