Circuit du Mans, 21-22 juillet 2012
Mercredi
Comme pour la manche de Nogaro début juin, je prends la direction du circuit Bugatti du Mans (Sarthe) en compagnie de Sergio qui court en promo 1000. J'arrive vers 16h30 ; le circuit nous ouvre ses portes… C'est immense, bien plus que Magny-cours ou le Castellet. Comme je suis un des premiers arrivés, je prends un emplacement proche de la pré-grille et de l'entrée sur piste pour ne pas avoir à faire trop de chemin pour les différents contrôles de vendredi. Des pilotes arrivent de toutes parts, et je retrouve des amis qui seront avec nous sur notre campement comme Franck #110, Stéphane #96 et Thierry #15 ".
Demain c'est le grand bain, j'ai 2 essais libres (payants) par jour, donc jeudi et vendredi. Et point important comme pour le week-end de Nogaro : je ne connais pas ce circuit très véloce !
Jeudi
8h30, je fais la queue pour prendre mes tickets d'essai pour enfin connaître LE circuit où il faut performer... J'ai des tickets pour des essais de 15 minutes à 11h40 et à 17h, idem pour le vendredi. Ce circuit est génial : 4,185 km et la fameuse courbe Dunlop qui se prend à "fond de 6".
11h40 : Je roule pour la première fois sur ce circuit. Je n'ai que 15 minutes pour tenter de mémoriser chaque virage ! Je panique un peu… Beaucoup de difficultés à trouver les bonnes trajectoires.
17h : Rebelote, on s'y colle ! La courbe Dunlop est impressionnante et relevée, on peut y passer très fort et c'est ici que se fera certainement la différence aux qualifications et en course. Chrono honorable de 1.51.56. Demain vendredi, il faut que je bosse sur les trajectoires…En attendant, le paddock se repose un peu et je configure la moto : on durcit un peu l'amortisseur, je note que je consomme beaucoup plus qu'à Nogaro, Lédenon ou Issoire : 12 litres en moyenne.
Vendredi
10h40 : Je m'infiltre dans les bureaux pour tenter d'avoir les pass, mon transpondeur pour les chronos, et ainsi pouvoir aller au contrôle technique ensuite, dans la journée. Et je suis le 1er dans la queue qui se forme derrière moi.
11h40 : La piste est sèche…car il a plu toute la nuit. Microclimat ? Sûrement. Il y a eu des chutes ce matin dans les autres catégories, alors on va faire attention. Ça se passe bien pour moi, et c'est le principal. 1.51.79, c'est-à-dire le même chrono qu'hier. Je profiterai du début d'après-midi pour passer la moto au contrôle technique. RAS.
16h40 : On se prend une belle saucée sur la tête à 14h. Ca va sécher vite car le soleil pointe son nez et la piste est prête pour mes derniers essais. J'ai réussi à trouver une autre place libre dans un autre groupe. Je vais donc rouler 2x15 minutes pour faire un peu d'endurance et me concentrer sur ma respiration, et tenter de piloter beaucoup plus avec les jambes. Verdict du vendredi : 1.50.04, 1,5 secondes de gagné ! De bonne augure pour demain mais les plaquettes donnent des signes de faiblesse, je ferai les qualifs demain matin avec et je les changerai demain soir car nous avons les 2 courses le dimanche. Je pars ensuite direction le briefing obligatoire à 18h. Puis nous avons droit à un tour de circuit à pied (+ de 2 h !) accompagné par 2 pilotes de renommée qui nous indiquent les bonnes trajectoires et les repères de freinage et de passage en courbe à apprendre. Ça devrait payer demain !
Samedi
Il fait beau. Les qualifs sont programmées à 12h10. Mes amis de l'
Action Racing Team sont arrivés hier soir pour me soutenir, me filer un coup de main et vivre de l'intérieur ces courses. Pendant que Cyril prend un pneu arrière neuf et ma roue, et va le faire monter au camion Dunlop dès 8h30, je prends un bon petit déjeuner. Le tout sera remonté à 10h. Le CBR est prêt, et moi aussi. Je me dirige donc sur la pré-grille
20 minutes avant le début des qualifs (c'est le règlement qui l'impose pour avoir le temps de placer les pilotes, gérer les transpondeurs et s'assurer que la moto et le pilote sont dans un état irréprochable côté sécurité. 12h10 : c'est le départ des tours qualif' : J'ai 20 minutes pour faire un bon chrono pour bien me placer sur la grille de départ. Je fais 5 tours à fond et décide de rentrer car je veux avoir les chronos officiels qui seront retenus. Je suis 1er de ma série (l'autre série a déjà effectué ses qualifs avec le 1er en 1.47.866)
J'ai soif… et je m'aperçois que la moto aussi, j'ai mal calculé la consommation et je dois remettre un peu d'essence pour un dernier run, essence qui est restée sur notre "campement". Je demande donc à Cyril d'aller chercher le fond du bidon, qu'il me verse peu de temps après dans le réservoir. Je suis toujours premier de ma série. Pour conforter ma place, je repars comme une balle car il reste 3 minutes de qualifs et des petits malins pourraient s'approprier ma place : Le dernier tour chrono sera le bon : 1.48.536 me positionne donc en pole de la série, mais 2ème au général. Flûte. Mais je suis content, moi qui ne connais pas ce circuit et qui vais être en 1ère ligne sur le magnifique tracé du Bugatti.
On se sert quand même un petit apéritif pour "fêter" cette première ligne avant de manger léger. L'après-midi sera consacré au changement des plaquettes, nettoyage du casque et de la moto, graissage de la chaîne, montage des caméras pour que mes sponsors, mes amis et beaucoup d'inconnus visionnent plus tard mes vidéos, etc. Après le dîner, tout le monde au lit et le paddock s'endort vite.
Dimanche
Réveil à 6h40 sous un temps magnifique, un peu frisquet quand même pour un mois de juillet. Ce n'est pas voulu, mais j'ai mal dormi. Je pense à la course et au départ en "meute" sur cette ligne droite qui se termine par la Dunlop et sa chicane, théâtre l'an dernier de multiples chutes et donc drapeau rouge à la clé. Petit déjeuner léger car la course est à 9h05. Nous y sommes 20 minutes avant. Mon coeur donne de gros coup dans ma poitrine, c'est l'appréhension, la peur ou la joie de courir sur le Bugatti. Je ne sais pas vraiment.
9h05 : Ouverture par les commissaires de la grille qui nous sépare du circuit pour le tour de reconnaissance et le warm-up. Les plaquettes sont neuves et il faut les rôder. On se place tous sur la grille. Les feux rouges sont allumés, le commissaire tient le drapeau rouge devant nous. Il s'efface, les moteurs rugissent, les feux rouges s'éteignent pour laisser place aux feux verts ! Gaaaaaaz… Je rate mon départ et je me fais doubler par tous les côtés pour me retrouver 6ème à la Dunlop…Me*de…! Ça passe. Les pilotes de tête roulent sur un rythme supérieur au mien, et je décide de faire une course sage, étant bien panneauté par Emilie qui me donne ma position et l'avance que j'ai sur mes camarades de jeu de derrière. Les tours passent, je double prudemment les pilotes de devant, pour me retrouver derrière les 3 furieux en tête. Je les vois de loin, et je sais que je ne les rattraperai pas. 4ème, c'est pas mal ? Oui, c'est bien, et je fini donc à la 4ème place avec un chrono en course de 1.47.557. Je rentre sur le paddock… Petit débriefing entre potes et tout le monde dit qu'il va falloir baisser la pression du pneu arrière pour la 2ème course, car il fera chaud. Je m'exécute.
Je déjeune léger et attends patiemment ma course n°2, prévue à 17h25. Il faut monter sur le podium cette fois ci, prendre un meilleur départ pour rester en tête le plus longtemps possible, car je sais que les 3 premiers de la 1ère course vont vite, très vite avec leurs machines qui sont supérieures à la mienne, avec laquelle je leur rends 20 à 30 Cv.
17h05 : Les pilotes de la dernière course promo découverte de la journée sont appelés à se présenter en pré-grille. 11 tours me séparent de la ligne d'arrivée mais il me le faut ce podium, qu'importe la place, mais il me le faut pour le dédier à ma chère et tendre décédée il y aura un an, le lendemain… Feux verts ! Je pars très bien, mais un adversaire me fais l'extérieur avant la chicane Dunlop, je le laisse faire et le suis sur un tour. Un 2ème me refait le même coup dans le 2ème tour, et je passe 3ème… Houlala, il ne faut pas lâcher, encore moins mollir ! Les tours passent et je vois Emilie sur le panneautage me mettre P3 (c'est ma position) et surtout +2, puis +3 et +5, c'est-à-dire que j'ai une avance de 5 secondes sur mon poursuivant. Je gère la fin de course pour passer sous le drapeau à damier 3ème, fatigué, mais super heureux avec 11 secondes de retard sur le second, et près de 3 secondes sur le 4ème. Les chronos sont moins bons qu'en 1ère course : 1.48.110 pour ma part. Le tour d'honneur est particulier cette fois-ci, les commissaires et les nombreux spectateurs applaudissent, je les félicite aussi d'un geste amical de la main. Mes potes de jeu et moi nous congratulons, et c'est déjà la fin du circuit. A moi le podium !
Remise des casquettes, un coup de flotte et hop, je suis appelé et je monte sur la 3ème marche ! Magique, surtout sur le Bugatti du Mans ! On me passera le micro pour dire une petite bafouille sur les conditions de course, mais je n'en ferai rien, juste un petit mot pour ma Caro, partie trop vite.
Rendez-vous les 4 et 5 août sur le tracé de Magny-cours (Nièvre), circuit rapide que, cette fois-ci, je connais.
Carpe Diem
Vidéos de mes 2 courses disponibles sous
www.dailymotion.com/arnaudboubExtrait du communiqué de presse de la FFM après les courses du week-end du Mans
Les essais chronométrés
Les pilotes de la 1ère série prennent la suite avec la bonne performance de Vincent Ramade (Kawasaki) qui semble un cran au-dessus des autres puisqu’il compte 1.697 seconde d’avance sur Franck Roussel (Yamaha). Nicolas Malet (Honda) devance Taiwo Olanrewaju (BMW) et donne ainsi un top 4 extrêmement varié avec 4 constructeurs différents.
Dans la seconde série, Arnaud Bourgeois (Honda) conserve le meilleur temps face à Maxime Julien (Yamaha) pour 97 millièmes. Christophe Fournier (Honda) et Kevin Combes (Yamaha) complètent le top 4
Au cumul des séries, Vincent Ramade prend les commandes du groupe A devant Bourgeois, Julien et Fournier.
Les Finales
Le dimanche matin, sous les rayons du soleil … dans la 1ère finale du groupe A des Promo Découverte, c’est une belle histoire de copains qui illustre bien la beauté de notre sport. Vincent Ramade prend le meilleur départ devant Maxime Julien, Christophe Fournier et Kalide Boulachen. Parti 9ème, Taiwo Olanrewaju revient vite sur le trio de tête pour prendre les commandes au 5ème tour. Ramade suit, réplique 2 tours après mais se fait reprendre les rênes au tour suivant. Pendant ce temps, Boulahcen pourtant décroché de 2 secondes au 8ème tour, produit son effort pour revenir au contact au 10ème tour et il parvient même à se hisser en 2ème position. Dans le dernier tour, les 3 copains à la ville et adversaires sur la piste se livrent à un bel échange dont Olanrewaju sort vainqueur pour 20 millièmes devant Ramade et Boulahcen.
Dans la 2ème course du groupe A, Vincent Ramade prend le meilleur départ devant Arnaud Bourgeois, Kalide Boulahcen et Maxime Julien. Ramade tente l’échappée mais Boulahcen se colle derrière lui. Pendant 7 tours, ils restent roue dans roue et collent 3 secondes aux poursuivants. Bourgeois tente de garder le contact mais n’y parvient pas même si il fait la différence sur les autres et compte presque 5 secondes d’avance sur Julien le 4ème. Dans les derniers tours, Ramade maintient son rythme et parvient à faire lâcher prise à Boulahcen qui monte une nouvelle fois sur le podium. Arnaud Bourgeois complète ce podium.