Le chat noir miaula deux fois.Le chat noir était même passé sous une échelle. Tant les bons débuts de course de nos deux jeunes pilotes se sont soldés par des désillusions, graves physiquement pour Micky, délétères moralement pour Alan.Nogaro est la deuxième course de la saison. Il faut en être de cette deuxième, pour essayer de prendre des points importants au championnat. Le fonctionnement de notre équipe se met en place, les pilotes prennent confiance, les résultats nous déçoivent.
C’est pourtant mignon un chat noir. Pourquoi tant de haine superstitieuse envers ces braves bêtes ?Le circuit de Nogaro.Pour commencer, c’est loin. Notre équipe est basée d’une part en Champagne, d’autre part en Ile de France. Environ 800 km et entre 10 et 12h00 de route dans les deux cas. Réveil à 5h00 du jeudi matin pour les Franciliens qui partent en éclaireurs. Toute la nuit sur la route pour les Champenois qui se relaient au volant mais arrivent au matin du vendredi avec les yeux mi-clos.
Les 125 et les sides sont considérés comme sans grade et relégués tout au fond du paddock, à 700 m de la pré-grille. Vélos et scoot’ indispensables.
Côté ambiance, c’est Nogaro. Un peu partout des vigiles plus ou moins aimables ou intelligents (on n’a toujours pas compris certains traits de leurs tentatives d’humour). Electricité et toilettes payantes (unique en France, venez à Nogaro !). Commissaires de piste nombreux, avec de belles combinaisons, mais dont la réactivité nous a parfois laissé pantois. Au Mans pour la première, on a mieux apprécié une organisation aussi pléthorique mais vraiment rigoureuse.
Côté piste, Nogaro est un circuit « technique ». Entendez par là qu’il faut bien connaître pour avoir LA bonne trajectoire tout au long de nombreux virages. Sous peine de laisser les dixièmes par poignées. Il faut aussi éviter de se sortir à la fin de certaines sections, tant les dégagements sont parfois limités.
Les essais.Alan et Micky ont de vagues souvenirs, qui datent de deux ans et de la Junior Cup. Ils révisent, discutent et apprennent du vendredi au samedi matin. On commente tous ensemble, on observe, on réfléchit et les pilotes améliorent régulièrement leurs chronos.
Le samedi après midi est en principe le moment où « claquer une pendule ». Las ! La pluie fait des apparitions et disparitions sporadiques tout au long des 40 minutes de la séance (fréquent à Nogaro). Pas trop de quoi être en confiance. Ils restent donc sur leurs 13ème et 15ème places du matin.
La course : miaou ! Miaou !Sale bête ! On aurait dû laisser des gousses d’aïl sur les motos pendant la nuit. Tant les super débuts de courses de nos deux jeunes ont été ruinés par des circonstances extérieures.
Alan va payer le premier. Il prend un super départ au feu vert. Comme au Mans, il « gratte » la ligne de devant. Il se concentre bien dans les premiers virages et entre en 4ème position dans la ligne droite.
Entrée des 125 dans le premier virage : Alan N° 21 et flèche rouge jaillit de sa 13ème position de grille. Micky N°26 et flèche bleue maintient sa position de départ (Photo Gérard Délio pour fsbk.fr).Tout bon, sauf que : miaooou. La moto d’Alan coupe dans le premier bout droit et en refera de même au hasard des tours suivants. Il s’implique à fond et on lui épargnera de publier la photo de la déception qu’exprimait son visage à l’arrivée. Il finit 13ème d’une course où il s’est battu comme un diable en gérant au mieux son attaque de tous les instants. Et puis, on ne va pas en rajouter sur le chiffre 13 …
Côté technique, on pense à un boîtier d’allumage qui couperait aléatoirement. Maintenant, pour en être sûr il faudrait une pièce neuve. Faute de moyens, on va vérifier en prélevant sur la réserve destinée à Micky. C’est aussi ça l’intérêt de se regrouper.
Micky ne s’énerve pas depuis sa 12ème position. Il remonte en deux tours ses deux secondes de retard sur un groupe de sept pilotes en bagarre pour la 5ème place. Bien décidé à en découdre et fort de son expérience de la Junior Cup il se rapproche du 11ème qui doit normalement être le premier à tomber sous ses attaques viriles mais correctes. L’affaire va mal finir. La chat noir miaule une seconde fois.
La suite en photos.
Micky N°26 flèche bleue, vient de recoller au groupe en bagarre pour la 5ème place. Il y a du monde et des « clients » . Notez le N°125, flèche verte et à ce moment juste devant notre représentant, qui vient de se rater et tourne sur le vibreur (Photo Gérard Délio pour fsbk.fr).Pressé de recoller au groupe, le N° 125 met plein angle sur le vibreur et chute. Sa moto revient sur la piste et sert de tremplin à notre Micky qui décolle. A l’atterrissage, moto bien esquintée et heureusement seulement un scaphoïde cassé bien net pour notre pilote. Au fait, le 125 s’appelle Boulom. Et là, « Boulom a fait un coup de vice » (Photo Gérard Délio pour fsbk.fr).En conclusion et nous en parlions avec les side caristes qui nous entouraient dans le paddock des sans grade : la course moto est un maîtresse attirante, mais tellement difficile à séduire.