CR d’un premier roulage piste (Circuit Carole)
Allez, un ptit compte-rendu « souvenir » pour cette grande première pour moi, histoire de faire partager mes impressions à ceux que cela intéresse…
Veille au soir, moral en berne, la météo s’annonce mal. Il pleut dehors, et les sites consultés prévoient des choses différentes, avec l’arrivée de la pluie plus ou moins tôt. J’ai passé des heures à mettre le 1000 en état (ou presque), le roulage est payé et le déplacement est fait. La nuit est courte (4.5h) mais je sors vite du lit pour jeter un coup d’œil dehors : il ne pleut pas, et la route sèche assez vite avec ce vent soutenu.
7H du mat, départ avec Richard et Pascal et arrivée au circuit avant 8h. On s’installe dans un coin, un petit tour à pied, ça caille sec et je sens l’appréhension qui monte de plus en plus. Un autre pistard arrive et se met à coté de nous, pas de bonjour…. Ah, la mentalité pistarde ne serait-elle pas la même que la motarde ? On décharge le TL, petit essai de démarrage car la veille au soir elle a pris sa dose de pluie sur le plateau. Ah tiens le voisin vient nous voir… pour nous demander si ses potes peuvent se mettre entre lui et nous…
9h, bracelet autour du bras, 3 cafés dans le cornet pour se réchauffer, la série expert entame sa 1ere session. Vache, ils sont déjà au taquet au bout de 2 tours, les moteurs braillent, les sliders frottent le bitume et moi je suis de plus en plus tendu. Il est l’heure de mettre la combi, et j’aurai peut-être plus chaud. Et là les grosses questions : le moteur va-t-il marcher ? Et les pneus slik…. On m’a dit plusieurs fois qu’avoir des slik en débutant c’était casse-gueule car on n’arrive pas à les maintenir en température si on n’attaque pas assez fort, que le fait de ne pas avoir de couvertures chauffantes ça les détruisait, que si, que ça,….
10h10, départ de ma série dans 10 minutes. J’ai perdu le sourire, mes accompagnateurs se moquent un poil de moi car ils voient bien que je fais de l’huile. Allez, je me lance, méchants ratés moteur à bas régime, ça commence pas fort. Euhhh j’fais quoi dans le 1er tour ? Faut sortir une fesse quand on se traine ou on attend un peu ? Et ceux qui sont derrière moi, ils attendent quoi pour me passer ? Et ce foutu moteur qui tourne pas rond…. Je m’arrête au bout du premier tour pour modifier l’injection d’essence à bas régime sur le Power commander. Richard et Pascal viennent à ma rencontre dans la voie des stands en se disant que cette fois-ci encore je ne ferai qu’un tour par session. Je redémarre, ça fume pas mal au niveau du bas moteur et méchante odeur d’huile et de carénage brulés, bref, quand tout ce qui doit bruler aura brulé, et bien ça fumera plus du tout. Mon pote me prévient que j’ai coupé la route à 4 bécanes quand je suis rentré en piste la première fois, et que ce serait bien que je regarde cette fois-ci… No comment, tellement stressé que j’en oublie le minimum vital.
Allez, c’est reparti, je fais bien gaffe de ne pas gêner en entrant en piste, et là je vois que les autres roulent bien plus fort car ils ont eu le temps de faire chauffer leurs pneus, eux !
Le moteur tourne mieux même si ce n’est pas encore le pied, j’essaie d’aller un peu plus vite au fil des tours. J’essaie de sortir une fesse, de sortir le genou, a merde oui faut aussi sortir les épaules, chercher à faire un bisou à sa main, je me fais passer de tous les côtés et surtout au freinage. J’ai déjà attaqué les freins que les autres en sont encore aux pleins gaz. Buée dans le casque, je souffle comme une vache. Bref, j’ai mal partout, j’essaie de penser à tout, et tout à coup je me dis « et merde…. » Plus personne devant moi, la session Expert prête à partir, j’étais tellement crispé que j’en ai pas vu le drapeau rouge ! Jackpot, me faire tuer par l’orga dès ma première session, voire même virer,…. Tiens, un autre m’a suivi, je ne serai pas le seul à me faire enguirlander, mais en sortant le grand jeu et en faisant des yeux de cocker je passe à côté de la morale. Quand à mon acolyte de bêtise, il déclare tout simplement « bah moi j’ai suivi ». Pfffff, pas solidaire ! Je vais remettre la bécane en place et là, même plus moyen, d’autres potes du voisin sont garés juste derrière notre plateau, et en plus ils râlent quand on leur demande de reculer un peu. Je descends du 1000, je suis trempé, j’ai les jambes, les mains et les poignets en vrac tellement je suis crispé, mais ça y est, j’ai fait mes premiers tours et même si j’aurai pu être dépassé par un Pocket-bike, j’ai la banane !
Un gars se met une boite et se pette le poignet, ça ne fait pas baisser la pression. Allez, le plein est fait pour la 2eme session, je me sens un poil mieux, mais vraiment un poil. Toujours cette buée dans le casque, grrrr, je fais des séances d’apnée et du coup, quand je reprends mon souffle, je suis obligé d’ouvrir ma visière. Bon, trois tours de faits, j’essaie de pencher plus et ça part en glisse de l’arrière dans la parabolique… Bon bon bon… Cette fois encore je me fais déposer de tous les côtés. J’accroche un gars qui roule à la même vitesse et je le suis jusqu’au drapeau rouge, que je verrai cette fois ! Même bilan, cassé, crevé, trempé, direction le café !
Troisième session, Richard me demande de tomber dès le début car il a faim… Ça va mieux, toujours de la buée. Je me fais dépasser par une ducat stock et je le suis. La garde de mon frein avant devient de plus en plus importante et je suis obligé de freiner plus tôt que lui, mais je le rattrape dans les virages. Il arrive même qu’il me bouchonne, mais je ne le passe pas car il me retaxerai d’office au freinage. Un gars se met une boite devant nous à Golf, fin de session et je commence à me faire plaisir.
Je suis fatigué et je décide de ne faire que les 2 premières sessions de l’aprèm, la pluie annoncée n’est toujours pas là. Encore une boite entre 2 motos qui reviennent avec des pelles de gravier dans les carénages. Je me fais davantage plaisir durant ces 2 sessions, je roule plus fort, je penche au taquet (enfin dans ma tête car en réalité c’est pas aujourd’hui que je risque de frotter mes sliders, à part si je me vautre). Dommage qu’il n’y ait pas d’endroit pour se garer en douce de l’autre coté du circuit, j’aurai frotté mes sliders sur le bitume pour montrer aux copains ! Au freinage après le para j’arrive un peu fort, merd merd merd, ça passe mais ça me calme. Je n’arriverai pas à passer correctement Golf de la journée. C’est fou cette impression d’être près du sol, à donf, et quand tu vois les photos… Tain il reste 3 mètres entre le sol et le slider ! Bon, il commence à pleuvoir les 2 derniers tours, la libération et la fin du supplice sont là. On remballe sous la pluie, les marchands de muguet ont déserté, je vais me faire tuer par ma chérie…
En un mot : GENIAL ! (mais désolé pour le muguet)