On le dit souvent, on le constate tout aussi régulièrement : rien ne sert d’avoir 10 chevaux de plus que la concurrence avec des suspensions qui n’assurent pas.
Forts de ce constat et comme de toutes façons il n’y a pas un championnat de France 600 dans lequel on peut taper les moteurs, heureusement, notre « jeune pousse » (Guillaume Oléron) s’est dit qu’il faut essayer de faire la différence ailleurs.
Du coup et pour travailler au mieux les réglages, on a monté une acquisitions de données sur sa CBR 600 RR destinée à la Power Cup.
Quelques détails sur ce système.
On commence par le cœur de l’acqui, le boîtier qui reçoit et stocke les infos envoyées par les différents capteurs.
On l’a planqué le plus possible, le long de l’entrée d’air/araignée, en se disant que si on en vient à pulvériser ce coin là de la moto, le reste ne sera de toutes façons pas joli à voir …
La photo est prise au début du montage. A la fin, il ne reste que deux prises libres et un gros fatras de fils à ranger à grands renforts de colliers Rilsan.
Sur le circuit électrique existant sur la moto, les informations de régime moteur et de position des papillons d’accélérateur sont reprises directement en parallèle sur les fils et amenées sur les prises au cul du boîtier.
Ensuite, il faut installer d’autres capteurs spécifiques. Exemples.
Température d’eau. Le boîtier d’acquisition ne peut pas traiter l’info de la sonde d’origine. Il a fallu en installer une nouvelle, insérée sur une Durit du circuit d’origine.
Ensuite, ce qui n’existe carrément pas sur la 600 d’origine, capteur d’enfoncement de suspension avant.
Et arrière.
Dernier ajout, un capteur de vitesse de rotation de la roue avant. Celui d’origine de la CBR est situé sur le pignon de sortie de boîte et ne donne à peu près la bonne vitesse qu’avec le braquet d’origine.
Comme vous l’aurez remarqué, il a fallu réaliser plein de pattes en alu pour fixer ces différents capteurs. Le Guillaume s’y est collé, là, il est en pleine séance d’ébavurage.
Le but de toute cette installation est de relever des données qui s’afficheront sur l’écran d’un PC.
Exemple ici avec en haut, la vitesse de la moto ; au-dessous, l’enfoncement de la fourche ; tout en bas l’enfoncement du capteur de suspension arrière.
A l’endroit désigné par la flèche, on voit que la moto est en plein freinage (courbe du haut, la vitesse chute). On voit aussi que tant sur la fourche qu’à l’arrière, les suspensions n’ont pas une réaction aussi continue que la perte de vitesse, juste après la prise de freins. Comparez avec d’autres moments similaires pour observer la différence.
Y’a peut-être quelque chose à gagner dans cette phase …
En affichant d’autres courbes, le pilote peut aussi s’espionner lui-même. On dit bien lui-même car il n’est pas question chez nous de mettre la pression sur celui qui risque quand même de s’en mettre une parce que c’est lui qui est sur la meule.
Donc, le pilote peut par exemple voir, en affichant à la fois régime, ouverture papillons et course de l’arrière qu’il est un poil trop tard ou trop tôt sur la remise de gaz en sortie de virage.
En fait, pour vraiment analyser le pilotage et les réactions de la moto, il faudrait ajouter encore des paramètres comme, prise d’angle, patinage, pression sur le levier de frein, etc.
Bon, nous on commence avec ça. On bosse aussi « à l’ancienne » en notant toutes les impressions pilote, les changements de réglages effectués et surtout les résultats au chrono.
Le chrono, ça reste quand-même le vrai juge de paix, non ?
GaaaZZZ !